Calumet de la paix

Un conflit à Gaza? Va! Et à Bruxelles alors?

L’été, ce jour, était agréable, invitant à s’asseoir semi-automatiquement au parc sur un banc. Le parc royal dans mon cas. Il faisait entre 25 et 30°. Il y avait dès lors beaucoup de monde sur les bancs.

Le climat étant peu favorable aux fumeurs de tabac, le fumeur sur le banc à gauche s’y trouvait seul. J’allais m’asseoir à côté de lui, moi, ancien fumeur de pipe, reconnaissant tout de suite l’odeur de son tabac.

Je sortis mon livre de ma poche et me mis à lire. À Bruxelles on ne sait jamais si quelqu’un est Francophone ou pas et si oui, presque par définition incapable de s’exprimer en Néerlandais. C’est comme en Israël: le Palestinien et le Juif ne savent pas si l’un est comme lui ou bien l’autre, étant tous deux Sémites.

Mon voisin de banc fumait – il était clair – avec du goût, tirant doucement la pipe. Un connaisseur. Vêtu sans classe, mais portant des chaussures d’une marque chère et belge, des chaussures de diable. D’ailleurs, sa pipe lui aura coûté au moins cent euros. Mais je lisais mon livre.

Et puis, j’ai osé. Je lui adressai la parole, en Néerlandais. Il répondit, non sans accent francophone, en Néerlandais sans heurt. En notre conversation s’est déroulée entièrement dans la langue de Vondel et de van Ostaijen. Et non, lui n’arrêterait pas de fumer, tant qu’il n’y a rien de travers. Ou d’ondulant.

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