Guerre et paix cruelles

 Notre avoir

 

Notre avoir comprend le brandebourgeois.

Bach nous permet de mettre le ton.

Il reste la porte de Brandebourg.

 

Car comment nous tendons la main

voulant décrocher Victoria de son carrosse.

En avant, la musique

et les quatre chevaux.

 

Deux fois une 2 Chevaux !

 

Qui triomphe de qui, ici ?

Napoléon, voleur

au plus profond de ses pores

l’a volée aux Prussiens.

 

Adolphe H., artiste raté

dans l’âme, l’a chipée

à son tour.

 

La magie noire que de ces voleurs,

pierres entassées en porte.

 

Ici, les voix nous talonnent

de voleurs volubiles, de désamateurs,

qui avec quasi désinvolture

à 240 volts

se déchaînent.

 

Avec pas mal de peine

nous nous maintenons.

Tout le sang versé dans leur nom

nous adresse la parole impérative.

 

Nous qui connaissons

la porte de Menen, la paix.

 

Un fleuve de sang pourrissant.

Des morts vivants y agonissent,

les entrailles déchiquetées,

qui finissent par se taire.

 

Pour du bon ou à tout à l’heure.

 

Quelle troupe!

 

À nouveau, nous dépassant,

il nous déblatère.

 

Chaque année,

à la foire.

 

Des tas amassés, chargés

sur des chars constituant des charges

qui font gémir les roues.

 

Il ne sert à rien.

 

Nous avons tout juste réussi

à planter le drapeau,

un dernier salut

et nous avons péri.

 

Le drapeau leur a permis

de nous retrouver

ce qui restait de nous

ayant reçu un monument :

 

« Ils avaient si bien

suivi les instructions ».

 

ni à l’entrée ni à la sortie,

ni nain ni ange ne monta la garde

armé d’une épée ni brillante ni terne.

 

Et encore la troupe

 

Au-delà du rêve,

aucune pensée ne se manifestant,

surgit tout juste la commémoration.

 

Au-delà du caïman,

aucun cafard ne se manifestant,

un lézard se colle.

 

Les fumées de la poudre filent,

les cadavres périssent,

les détonations continuent de surgir.

 

Les nues ont beau vouloir

rester au niveau du fossé,

monté sur son cheval mort,

le soldat tout en os se manifeste

tout juste encore une fois.

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