De l’arbre, de l’as et de la racine

1. Leurs branches se raidissent sous la coupe.
Une équipe comptant deux hommes,
dites quand même, deux hommes, huit arbres,
retire les tiges flexueuses et rend droit, tout droit,
le sentier en rangeant les cailloux,
en enlevant les asticots
et en écartant les as.

Tous, entre eux,
les hommes, arbres, as, cailloux, équipe.

L’un debout, les autres couchés,
rue du village, rue de la loi,
les habiles entre eux,

permettant aux plus hauts, aux arbres,
de capter les vents.

Voyelles sans consonnes,
rasés à ras et
peints fraîche sur fraîche.

 
2. Plus aucune branche ne se trouve
qu’à sa place, des as et des asticots
sont rassemblés à côté
des parterres de cailloux massifs,
se retrouvant entre eux,
permettant à la tante Rosière Grimpante
et à sa nièce la Belle au bois dormant,
d’y planquer leurs pieds
si charmants pas à pas.

Elles se permettent ensuite
d’y étendre un couvre-lit et un tapis tant
de table que de sable, y vouant leurs fesses,
voilées de crêpe charmante,
jupon sur culotte,
les étalant indéformables.

 

3. Un sourire béat des fesses
plaît bien aux cailloux.

Tous entendent tomber une aiguille
de pin nain, tel
qu’avant même de commencer,
la conversation s’interrompt.

Le soleil s’attache
– o combien de temps encore –
au zénith de chacun,
au nerf de l’œil de chacun,

tel que bientôt tout tremble.

 
4. J’ai eu une peur bleue caillou,
pas moyen de me boucler
dans mon sommeil, me réveillant
par ta brûlure intestinale
jusqu’à ce que tu t’endormisses.

Me voilà hanté par de vieux esprits,
oubliés depuis
dans leurs puits de renard.
Tiens, voilà la baronne.

Ne les supportant pas, je suis allé
voir Jules et comment il fit la chasse
aux esprits de Saint-Fiacre.

L’eau se jette sur les cailloux,
les nettoyant et me voilà reparti,
me jetant au sommeil,
me lançant bientôt au boulot
lorsqu’un des esprits a failli
se brûler en s’approchant de la lampe.