La bataille

Même quand elle rabâche, elle chante.

Mozart, après sa dernière parole,

pas plus tôt, se serait levé,

se mettant à danser, à chantonner.

Il prendrait de force son instrument,

violant ses rabâchages,

 

les dissolvant telle une aspirine

dans l’eau dans une coupe de musique fantastique.

 

C’est ainsi que me voici.

 

Quand elle grogne, entêtée,

elle maintient un fil,

qui constitue la ligne mélodique.

 

Je travaille, je retravaille et peaufine,

violant les mots, ramassant

les déchets dans une poubelle bien fine,

cherchant par l’écriture notre salut.

 

Sinon, qui sait, je pourrais parfois la tuer.

Mais non, je me préfère qui voici

que de grogner moi-même en prison, voilà.

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