Il fut un temps où je mangeais crus
les petits pois et les haricots
crudités nudités du jardin.
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ou encore des champignons ou des carottes.
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Toi aussi, je te dévorerais crue
mais je préfére te cuire nue au petit feu.
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Pendant que je ne me chauffe pas
extrêmement.
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Tu lis mon regard de loup
et t’ouvres du coup.
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En fait, je suis victime
non coopérative ni ambitieuse mais gastronomieuse
de ton amour folle et absolue.
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Tu me dévores cru,
je te prends à la lettre
et me rends bleu cuit.
Aux états-unis, ce poème a été publié par John Horvath sur son site web avec sa traduction en anglais.
John Horvath. Son prénom est américain. Son nom indique l’Europe de l’Est, la Hongrie en occurrence. Deuxième génération d’émigrés. Ayant une vision plus large que la moyenne aux États-Unis. Professeur à la retraite, il a fondé en 1998 une revue littéraire publiée sur l’internet, intitulée Poetry Repairs. Car il a trouvé dans sa poésie un repère et une réparation.
Il s’est assimilé à la société américaine. Pourquoi pas ? Toutefois, il gardait à l’esprit l’exclu. L’autre, qui avait du mal à s’assimiler.
Il s’ inspire de la musique de la vie, les langues.
« Par l’internet, les poètes modifient la façon dont et le moment où nous faisons connaissance l’un de l’autre » (Online, poets can change how and when we come to KNOW one and other).
Avant l’internet, il y avait Max Kazan, commerçant de combustibles belge et éditeur des revues littéraires Labris et Tempus Fugit. Il publiait régulièrement mes poèmes français qu’il distribuait partout dans le monde.