Nous avons eu un festival et nous avons aimé

Comment donc Bruxelles a-t-elle été impliquée par un festival international de poésie sous-terraine? Et cette première édition connaîtra-t-elle une deuxième? Une troisième?

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En effet, vendredi le 19, samedi le 20 et dimanche le 21 septembre 2014 avait lieu, en effet, le premier festival international de poésie sous-terraine. Vous ne le saviez pas? C’est normal. Sous-terrain, pas télévisé. Sauf à TV Brussel. Quoi!

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Mais comment donc à Bruxelles? Comme s’il ne suffit pas qu’à chaque coin la menace de mouvement terroriste fait peur, si ce n’est pas un ou plusieurs exotiques toxiques d’angoisse. Non, tout s’explique par Philip Meersman. Il y a lieu de citer, dans ce contexte et en paraphrase, le philosophe français Pascal: si Philip était resté chez lui, à Sint-Niklaas, le festival aurait eu lieu à Sint-Niklaas. Non, mais, monsieur voulait à tout prix habiter Bruxelles. Et prendre domicile à Jette. Qu’on ne retrouve sur aucun poteau indicateur de la Région de Bruxelles. Capitale!

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Philip est poète. Dans son pays, proche de la mer, les instances dites compétentes ne le reconnaissent pas. C’est leur habitude, ces instances ne sont pas vraiment compétentes et ne découvrent jamais de grands talents. Et voilà que Philip est plein de talents. Il suffit de le voir et entendre sur un podium.

Récemment il a publié un recueil aux Pays-Bas, qui ensuite a disparu, ainsi que son éditeur. Ceci n’est pas un recueil. Manifest voor de poëzie. Il savait trop bien qu’en se publiant de la sorte, il est allé trop loin, d’un pas, et s’est donc repenti fort lors de la présentation. A Antwerpen. Afin que le recueil bénéficie de la paix et du bonheur qu’il mérite. Eh non, il a disparu à peine apparu.
Toutefois, Philip avait écrit quelques poèmes en anglais ou bien traduits en anglais. Il les a envoyés à New York où ils ont trouvé un éditeur.

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Quelle honte pour la Belgique que de négliger ses poètes surréels et dada! À peine s’ils ne se font pas vomir, alors qu’ils constituent le courant fondamental du pays. Qui perdra bientôt son courant en panne.
Philip a bien souligné cette honte en présentant son livre lors du festival précité, en l’organisant carrément. Les absents avaient tort, plus que jamais, alors que les présents ont vu défiler leurs âmes sœurs et frères, excusez mon french, étrangers et du pays. De l’Estonie, des Pays-Bas, de la Suisse et des États-Unis. Ou encore Wilfried Wynants par exemple, qui tout comme moi a collaboré à la revue Tempus Fugit. Et encore Renaat Ramon, que j’ai failli renverser par vélo à Bornem, qui est plus que le classique est partout. Et bientôt 80 ans. Et le mystique des couches sous-terraines les plus profondes exploré par Dirk Vekemans. Enfin sorti de son trou. Il y avait Antoine Boute et d’autres francophones voire Français. Et le professeur belge Alain Arias-Misson venu des États-Unis pour venir danser dans les rues de Jette, le dimanche. Jusqu’au bout qu’il a dansé, jusqu’au cimetière, lieu par excellence de vie sous-terraine.


Et on a vu le film incontournable d’Abraham Von Solo « mort de la poésie », qui a inspiré le DAESH. Tout comme Emile Verhaeren a inspiré le rebelle croate à tirer sur le prince héritier de la double monarchie, déclenchant la première Guerre mondiale.
Ou comme le Muet de Portici, qui a donné lieu à l’indépendance de la Belgique.

Au fond, ce qui s’est passé au festival ne peut être relevé entièrement, sous-terrain oblige. Il va de soi.

https://www.youtube.com/channel/UCDAWub95sfrlfNDHVklGh1A
Reste la question: et une deuxième édition? RESTE LA QUESTION

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