La ferme aux animaux ou la composition du passé Une très brève histoire

Ma femme a une grande famille, surtout par ici en Afrique. Une sœur et deux cousines en Europe, six sœurs et un frère par ici.

Et leurs enfants, bien sûr.

Une de ses sœurs, H., exploite, avec son fils comme main droite, une petite ferme de quelques animaux et quelques vergers. Sa fille cadette a épousé, il y a quelques années, un fermier ‘terrestre’, qui n’a pas d’animaux et beaucoup de terres et quelques vergers. Pas d’animaux ? Oui et non. Que des animaux domestiques : chats et volaille, donc poules et coqs.  Nous y passons souvent un temps agréable dans leur jardin lors des jours canicules.

Or, les poules et les coqs ne se gênent pas de laisser tomber leurs excréments où bon leur semble. Les coqs ne se gênent pas de sauter une poule, même quand celle-ci crie ‘non’. Nous, les hommes, comprenons le coq. Il y en a parmi nous qui ont fait de même : hop et je te saute.

Parmi ses sauteurs sauvages, ces coqs quasi-humains, il y en a qui, un jour, découvrent l’amour. En général, en tombant et les voilà devenus humains. Ce qui ne les empêche pas, hélas, de sauter une poule de temps à autre. Enfin, pas tous, certes.

Suite à la philosophie tordue de l’allemand Hegel, nous avons connu le communisme, suivi du féminisme. Et donc pas le surréalisme, qui était fait pour des hommes dignes de leur femme. Bref, après la mort du communisme et le décès du féminisme, les ouvrier ni les femmes ne sont plus les mêmes.

Quand une femme dit au coq : non !, eh bien, c’est non.

Moi aussi j’ai cru que leur non était un oui perdu, ou caché, voire inconscient. J’ai appris que l’on peut faire évoluer leur non en un plein oui. La séduction, camarades. La patience, donc, l’attente du bon moment.

Du coq à l’âne, ces derniers se trouvant ces jours-ci à la tête des entreprises ou des départements ministériels, sous leur forme superlative d’onagre : managre, souvent ne prennent pas ce temps d’attendre le oui.

Quoi ! non ! et hop.

Jusqu’il y a peu, je croyais que le paon prit plus de temps avant de sauter : montrer ses splendides plumes, raconter des bribes d’histoires, voire des morceaux de poésie et puis, hop.

On nous fait croire que je me suis trompé. Était-ce un faux paon ? Le paon, était-il devenu un bête coq, banal ?

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