Le camion et moi ou vice versa

Entre artistes, il est commun de dire, voire une expression toute faite, d’une personne qui a fort souffert : tout comme si elle / il a reçu un camion en pleine figure.

Voilà que nous avons fait un tour au pays, ci et là, pour changer les idées, pour voir, par exemple, la haute marée à neuf heures du soir. En tout cas, ce tout fut fort réussi.

Le deuxième jour de notre séjour par ‘là’, nous entendions, tard l’après midi, une ambulance, pas loin. Peu après, nous avons appris que le voisin d’en face avait reçu un camion en pleine figure.

Comment est-ce possible ? Il n’était même pas en vélo, non, à pied.

On ne peut le comprendre par la solitude existentielle du Marocain dans la circulation, que je formule par « seul au monde » (bougdo fldunia).

 

L’homme rentrait chez lui et à cet effet, il avait pris un taxi. Il en sortait pour rejoindre sa rue, de l’autre côté de la route, en face. Le voilà, donc, seul au monde qui voulait traverser la route, sans broncher ni regarder. Le camion l’a touché à la tête.

Le lendemain, il était mort.
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