Le romantisme rend malade, l’homme, la lune et le cheval

J’espère qu’un jour cette phrase vit une vie toute seule. Elle sort d’un de mes poèmes. Un autre poète – traducteur, Leonard Nolens y est. Romantique jusqu’à la moelle, son cœur s’est arrêté, il y a quelques années.

Il n’est pas mort. Il savait qu’il devait arrêter de boire et de fumer. Toutefois, il croyait que le romantisme voulait qu’il continue de fumer et de boire, jusqu’à ce que mort s’en suive.

Mais la mort n’est pas venue. Toutefois, il se demande s’il peut encore être poète sans fumer et sans boire.

Entre poètes, nous ne prenons pas trop au sérieux ce Leonard Nolens. Il est bien vu, bien lu, bien vendu mais moins bien dans sa peau. Initialement, il était un poète expérimental mais est devenu un romantique sucré. Surtout les femmes l’adorent. Or, à présent qu’il a senti passer la mort, il sait qu’il doit changer sa vie, pour éviter le retour de la mort subite. Redeviendra-t-il expérimental ? Ou tombera-t-il à nouveau ?

Moi-même j’ai arrêté de fumer, suivant l’avis d’un médecin. J’ai fumé pendant 45 ans, c’est toute une carrière. Or, mes poèmes sont –ils moins bruns ?

Nolens: “Le romantisme, un mot que je préfère éviter car tout le monde pense au sirop doux. Rien à voir. Le romantisme est dur, noir et inévitable. Quand on est romantique, on n’a pas le choix. »

 

Aucun médecin ne niera que le sirop doux à trop long terme devient noir et dur et inévitable.

 
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Ars poetica

 

1.

Le romantisme rend malade, l’homme, la lune et le cheval.

Il ne faut pas mettre en image – image parle toute seule sur écran blanc.

 

Le réalisme est une blague en néon, tout néo.

Il ne faut pas courir à côté de ses chaussures ou du cheval,

au contraire, bien assis en selle, au-dessus.

 

Qui pratique encore le vers libre, à part

les féministes, ces drôles de cocottes?

Le mystère, il faut amener le mystère public

à l’ombre de la lumière blanche.

 

Dénuée de tout nom, toute nue l’existence se rapproche,

libérant le ventre par la respiration à plaisir.